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dimanche 10 septembre 2023

Réponse du collectif aux annonces de la ministre

Le 8 Septembre 2023

Réponse du collectif 384 aux déclarations de Mme RETAILLEAU du 7/09/2023

(lire son Interview à News Tank du 7/09/2023)

 Le Collectif 384 exprime sa déception à la lecture des déclarations de Madame la Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche et maintient son appel à la mobilisation nationale du lundi 11/09/2023

 

Nous considérons certaines annonces et paroles comme blessantes à l’égard de tous les Enseignants du Supérieur (=ESAS pour le Ministère) que nous sommes.

Nos inquiétudes sur de nombreux autres sujets demeurent ignorées.

 

La "concertation" évoquée par Mme la Ministre 

Si nous avons bien été reçus par les conseillers ministériels, les mesures annoncées éludent tout simplement notre demande. Notre revendication principale est le retour à l'équité de traitement, à la reconnaissance de notre appartenance au Supérieur, traduite en acte par l’accès au RIPEC, actuellement réservé aux Enseignants-Chercheurs (E-C). Ce dispositif permet dans son 1er volet de rétribuer les diverses missions spécifiques au Supérieur mais aussi de compenser un point d'indice qui a été gelé depuis de nombreuses d'années.  Le volet C2 permet de rémunérer les missions administratives, le volet C3 permet de valoriser la qualité de l'investissement de chacun sur le plan pédagogique, administratif et/ou de la recherche. À part ce dernier point, en quoi les Enseignants du Supérieur ne pourraient-ils pas émarger ? Chercher à nous maintenir dans un ancien système indemnitaire tandis que les EC entrent dans une nouvelle donne est particulièrement clivant, et tend plutôt à montrer que "nous n'appartenons pas au même monde". 

 

Or les arguments invoqués par Madame la Ministre pour "justifier" cette discrimination sont inexacts, comme nous le démontrons dans la suite de ce communiqué. 

 

La « modification » du décret Lang 

L'annonce faite ici correspond à intégrer plus de missions dans notre statut - les mêmes que les EC - tout en ne bénéficiant pas du même régime indemnitaire que les E-C. 

Le RIPEC est pour le Collectif 384 un prérequis, une condition sine qua non. Nous ne pouvons pas entrer dans une discussion autour d'une éventuelle modification de notre statut tant qu'une stricte égalité indemnitaire n’est pas rétablie avec nos collègues E-C. 


 

La comparaison avec les enseignants du secondaire

Nous travaillons à temps plein dans l’ESR et avons été recruté sur concours spécifique à l'ESR. 

 

Madame la Ministre nous compare avec les enseignants du "scolaire". Faut-il nous comparer avec nos collègues des écoles primaires ou des collèges, ou ne serait-il pas plus pertinent, puisque notre "rôle essentiel" dans nos établissements du supérieur est par ailleurs souligné, de nous comparer à nos homologues des filières post-baccalauréat, qui enseignent en lycée dans les STS et les CPGE ?

 

On remarquerait alors, par exemple, que le taux des Heures Supplémentaires de nos collègues en STS et CPGE (en moyenne 55€ bruts) est très supérieur au taux des Heures Complémentaires de l’ESR (42€ bruts). Une fois de plus, la comparaison se fait dans le sens du moins-disant. 

 

Par ailleurs, si l’ESR est aussi intéressant et avantageux que le sous-entend Mme la Ministre, comment expliquer les difficultés de recrutement actuelles ? 

Depuis 10 ans, notre position n'a cessé de se dégrader : plus de notation mais des entretiens de carrière décorrélés de l'exercice de notre métier, une progression souvent à l'ancienneté, des tâches démultipliées et invisibles, des responsabilités prises mais sans valorisation possible...

 

La comparaison avec le déroulement de carrière des E-C

Cette comparaison est fallacieuse. 

Les années de thèse et postdoctorales sont rattrapées par un avancement d’échelon qui les met très rapidement à égalité avec nos grilles statutaires. Il faudrait en réalité comparer les indices bruts des ESAS et des MCF, par exemple, après 10 ou 15 ans de carrière. Un EC atteint la hors classe environ 6 ans avant un enseignant du supérieur.

 

Le « doublement » du plafond  de la PRP 

En réalité, il ne s’agit pas d’une amélioration des rémunérations liées à une fonction, mais bien de la possibilité de cumuler plusieurs fonctions et d'être rétribués pour cela. 

Il ne s'agit donc pas d'une revalorisation.

 

Un "oubli "

Nous déplorons que le Ministère oublie d'évoquer la situation de nos collègues contractuels, qui, malgré des fonctions et un investissement identiques aux nôtres, n'ont pas accès au même montant de la PES. Le collectif 384 revendique depuis ses débuts l'attribution de la PES à tous les enseignants contractuels de l'ESR qui assurent un service de 384 heures annuelles.

 

Une phrase de trop

Mme la Ministre termine le communiqué en précisant qu’"un enseignement supérieur de premier cycle sans E-C n’est plus un enseignement supérieur de qualité". Que faut-il en comprendre pour les formations BTS et CPGE ?

 

En conclusion

Mme la Ministre a usé de comparaisons en trompe l'oeil. L'augmentation de la PES à l'échéance 2027 est certes un geste positif, mais conditionné à une évolution dangereuse de notre statut, par une modification du décret Lang.

Nous demandons à Madame la Ministre de recevoir rapidement le Collectif384 pour élaborer des solutions pérennes, qui permette aux équipes "mixtes" de poursuivre leur collaboration sereinement.

 

 

 

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