Chers·ères toutes et tous.
Ci dessous le compte rendu de la réunion Zoom du collectif 384. Sera prochainement publié le compte rendu de la seconde entrevue du collectif avec le ministère.
Compte rendu de l’apéro ZOOM
20 octobre 2022 à 18h
Environ 300 collègues (de toute la France) sont connectés.
Environ 200 adhésions à l’association Collectif 384 à l’issue de la réunion ; 445 au moment où ce compte rendu est rédigé.
I. Thierry, Nicolas, Marie, Philippe, Sophie et Pierre-Yves, membres du bureau de l’association COLLECTIF 384 présentent : 1. SON HISTORIQUE, 2. LES VALEURS ET OBJECTIFS DU COLLECTIF, 3. LES RESULTATS DE SON ENQUETE NATIONALE (toujours en cours) SUR LES CONDITIONS DE TRAVAIL, 4. LE SYSTEME DES RELAIS (collègues ou collectifs locaux), 5. LE COMPTE RENDU DE SON PREMIER RENDEZ-VOUS AU MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE et 6. LES CONDITIONS D’ADHESION A L’ASSOCIATION ET SES OUTILS DE COMMUNICATION.
I.1 Thierry
L’historique du collectif 384
Le collectif a été créé à partir d’un constat : les enseignants du supérieur (PRAG, PRCE, PLP, PE, PEPS et contractuels) sont invisibles bien que très présents. Ils représentent environ 20% des effectifs et réalisent plus d'1/3 des enseignements (environ 40% avec les contractuels)
Le point de départ est l’injustice de la mise en place du RIPEC pour les enseignants-chercheurs.
1.
Trois pétitions ont été lancées. Celle du 15 mars totalise environ 7 380 signatures. Il est encore
possible d’y
participer :
https://framaforms.org/enquete-nationale-conditions-de-travail-et-evolution-de-carriere-des-enseignants-a-384-heures
2. Des rendez-vous au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche sont obtenus :
- 1er rendez-vous : jeudi 15 septembre
- 2e rendez-vous : mardi 25 octobre
3. Depuis le 15 septembre, plusieurs actions sont menées pour rencontrer :
- des présidents d’université,
- des directeurs d’IUT. Tous ceux de la région Auvergne Rhône-Alpes soutiennent le mouvement par exemple. Le président de l’ADIUT soutient le collectif 384,
- des parlementaires,
- des recteurs,
- des journalistes : reportage sur France Inter (jeudi 20 octobre, à 7h00) et dépêche AEF (vendredi 28 octobre) .
4. Une association est créée : Le collectif 384 à laquelle tous les collègues sont invités à adhérer (cf. ci-dessous).
I.2 Nicolas (Président du collectif 384)
Les valeurs et objectifs du collectif
- Nous voulons la reconnaissance du travail effectué.
- La prime RIPEC, réservée aux enseignants-chercheurs, a été « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, d’autant qu’on sortait du Covid où l’on s’est beaucoup mobilisés pour les étudiants… »
- Actuellement, on perd sur les deux tableaux : par rapport aux collègues du second degré, nous n’avons pas droit aux revalorisations proposées dans le secondaire, nous y perdons sur l’avancement et nous sommes exclus des revalorisations salariales du supérieur !
- A court terme, nous voulons obtenir le RIPEC (qui pourrait être appelé RIPES), dans sa totalité, c’est-à-dire sur les 3 volets :
- C1 = indemnité statutaire liée au grade
- C2 = indemnité fonctionnelle
- C3 = prime individuelle attribuée selon certains critères : activités, engagement professionnel, investissement pédagogique, recherche…
Plus de détails ici : http://www.univ-paris3.fr/comprendre-le-nouveau-regime-indemnitaire-des-enseignants-chercheurs-et-chercheurs-ripec--730663.kjsp
Le volet C1 de la RIPEC :
- A moyen et à long termes, notre statut doit être modifié car nous sommes entre 2 systèmes : entre l’Education Nationale et l’Enseignement Supérieur. Notre nom doit aussi changé : enseignants du supérieur et non plus les enseignants du second degré.
I.3 Marie
L’enquête sur les conditions de travail : 352 répondants
- On travaille beaucoup voire trop : 50 % travaillent + de 48 h par semaine,
- Mal-être au travail, la moitié est stressée, problème de sommeil, etc.
- 68% disent avoir des difficultés à concilier travail et vie personnelle,
- Travail non rémunéré à sa juste valeur pour 92% des enquêtés,
- Des difficultés sont relevées dans l’avancement de carrières
- En plus de cette charge de cours importante, nous endossons beaucoup de charges administratives et pédagogiques annexes. Seuls 4% n'en ont pas. Ça ajoute encore à la charge de travail et participe au sentiment d'injustice lié au manque de reconnaissance de nos actions.
Le ministère a eu accès à l’enquête https://framaforms.org/enquete-nationale-conditions-de-travail-et-evolution-de-carriere-des-enseignants-a-384-heures
I.4 Philippe
La recherche de relais
- Il est difficile de joindre tous les collègues :
• 13 115 titulaires (PRAG+PRCE+PLP+PE+PEPS),
• 19 000 contractuels dont environ 6 000 avec un statut de 384h,
• Des organisations différentes : Universités, Instituts, INSA, Ecoles …
- Être RELAI n'est pas chronophage. La mission principale est de relayer les messages du collectif aux collègues de sa composante.
- Mais on peut également aller plus loin :
• pour faire pression sur les présidents d’université par le biais de France Université (anciennement CPU),
• rencontrer des sénateurs,
• rencontrer les membres de la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l'Assemblée nationale (60 environ),
• faire connaître le collectif et susciter le maximum d’adhésions (cf. ci-dessous)
- Une liste des relais locaux du collectif a été créée ; pour devenir relai, il suffit d'envoyer un mail à : lecollectif384@gmail.com
I.5 (Perpignan)
Compte rendu du 1er rdv, le 14 septembre, au ministère
La rencontre a eu lieu entre Pierre Mützenhardt (conseiller LPR, simplification et suivi des réformes auprès de Sylvie Retailleau), Isabelle Prat (conseillère formation et sciences humaines auprès de S. Retailleau) et 5 membres fondateurs du collectif.
L’accueil et l’entretien par Pierre Mützenhardt ont été cordiaux et sans formalités solennelles. Le collectif s’est exprimé librement et sans entraves.
Pierre Mützenhardt a expliqué que le décret du RIPEC s’inscrivait dans la LPR et qu’il avait été rédigé afin de valoriser la valence recherche. Les PRCE PRAG PLP PE et Contractuels n’étaient pas prévus dans cette revalorisation qui était uniquement destinée aux enseignants-chercheurs et aux chercheurs (cf. page 1 du décret RIPEC).
Il y a une volonté apparente d’améliorer les choses car le conseiller reconnaît une situation injuste pour les 384, en soulignant qu’il ne s’agit pas d’une maltraitance institutionnelle volontaire. Les deux conseillers affirment être particulièrement sensibles à nos revendications et nous assurent que leur expérience universitaire les a convaincus de la place cruciale des "384" dans le supérieur.
Toutefois, P.Mützenhardt considère que la marge de manoeuvre est très limitée : obtenir dès 2023 un rattrapage de l'écart PES/C1 et entrer dès 2024 dans le RIPEC ne lui semblent pas envisageables.
Nous lui rappelons qu'une volonté politique ne s'arrête pas à des enjeux budgétaires ou juridiques : si la ministre souhaite réparer l'erreur de nous avoir exclus du RIPEC, ni un budget ni un décret ne constitue un obstacle. Pierre Mützenhardt propose alors la modification par décret du champ d’application de la loi lors de la revoyure, en janvier 2023.
Ceci est la principale proposition retenue lors de cette réunion.
Le MESR pourrait éventuellement réfléchir à la mise en place d'une prime spécifique à notre corps si le décret ne pouvait être révisé, voire instaurer un concours spécial agrégation pour l'enseignement supérieur.
Nous faisons valoir les limites auxquelles les 384 sont confrontés en termes d’avancement de carrière et l’inadéquation des critères et des grilles d’évaluation lors des entretiens de carrière qui ne sont pas adaptés à notre situation et qui retardent voire entravent les gains financiers que nous pourrions obtenir sans cela.
Enfin, nous insistons pour obtenir un deuxième entretien avec les conseillers, Pierre Mützenhardt propose alors de nous octroyer un deuxième rendez-vous dans un délai de six semaines.
I.6 Pierre Yves:
Adhésions, cotisations et outils de communication
Le montant de l’adhésion, 10 € ou 5 €, permet notamment au collectif de se déplacer pour les rendez-vous au ministère.
Adhérer à l’association Collectif 384 :
https://www.helloasso.com/associations/collectif384/adhesions/adhesion-annee-2022-2023
Outils de communication :
https://collectif384.blogspot.com/
https://www.facebook.com/groups/719752445838471
lecollectif384@gmail.com
A la suite de cette présentation collective, la parole a circulé pendant plus d'une heure entre les personnes présentes. Ces échanges riches ont illustré le besoin de reconnaissance, notamment financière, de notre travail par l'institution ainsi que la nécessité de se constituer en collectif face à des situations où l'on peut se sentir souvent seul(e).
II. ECHANGES ENTRE COLLEGUES EN LIGNE : TEMOIGNAGES, PROJETS, QUESTIONS…
II.1 Emmanuelle
Questions sur l’audience au ministère : pouvons-nous compter sur une augmentation de notre traitement tout comme les enseignants du secondaire ? Qu’en est-il de l’accès ô combien difficile à la hors classe ou à la classe exceptionnelle ? Réponse de Sophie : les 2 sujets ont été abordés
tout comme celui des primes attribuées aux enseignants du secondaire, nos interlocuteurs ont pris en compte ces questions et se sont engagés à les relayer. Nicolas et Thierry soulignent que notre objectif est d’obtenir les primes accordées dans l’enseignement supérieur, notre univers professionnel.
II.2 Bertrand
Estime qu’il nous faudrait conserver notre statut afin de ne pas subir la pression que subissent les enseignants-chercheurs. Il évoque la question des liens du Collectif 384 avec les syndicats, en émettant l’hypothèse que ces liens seraient nécessaires pour se faire entendre, être reconnus, avoir une légitimité. Nicolas répond en soulignant la volonté du Collectif 384 de soutenir tous les collègues concernés, sans parti-pris, sans distinction. Notre objectif : améliorer les conditions de travail de tous les collègues concernés. Chaque collègue étant bien évidemment libre d’adhérer parallèlement à un syndicat. La légitimité du Collectif 384 n’est plus à démontrer (plus de 300 participants à cette réunion et audience auprès des services du ministère). Thierry ajoute que nous souhaitons travailler avec toutes les forces actives, sans exclusivité.
II.3 David
Question : Le Collectif 384 est-il au courant de la mission effectuée l’an passé par des inspecteurs généraux du ministère de l’enseignement supérieur sur la place et les missions des enseignants agrégés dans l’enseignement supérieur ? Nicolas remarque que notre objectif est de soutenir tous les collègues sans faire de distinction entre les divers corps enseignants. David souligne que cette mission des inspecteurs généraux a été effectivement perçue sur le terrain comme une pratique favorisant la division des corps enseignants.
II.4 Gilles
a) Remarque que l’indépendance du Collectif 384 est une bonne chose mais qu’elle ne devrait pas empêcher un rapprochement avec les syndicats, pour soutenir les causes communes. b) Puis il opère une comparaison entre la grille salariale des PRAG et celle des MCF pour constater qu’il n’y aurait pas trop de différences mais que la carrière des MCF serait plus rapide. En revanche, les différences salariales sont nettes entre PRAG, PRCE et PLP nommés dans le supérieur. c) Le RIPEC est une avancée salariale pour les EC mais ce type de prime favorise l’individualisation des primes donc les iniquités.
II.5 Thomas
Salue le travail effectué par le Collectif 384, adhère à ses principes et objectifs et est prêt à s’engager dans son développement. Question : Au-delà du blog et de la page Facebook, y a-t-il un espace numérique, un forum, qui permette une conversation fluide entre les membres du collectif, qui permette aussi de proposer et d’échanger des ressources, des informations ? Nicolas remarque que le groupe Facebook est un groupe privé. Thierry propose à Thomas de transmettre ses coordonnées pour développer le lien collectif 384/collègues de Rouen.
II.6 Rida
Salue la naissance du collectif et son travail. Professeur de droit du travail, il propose de mettre au service du collectif son expertise notamment dans le cadre d’éventuelles négociations. Rida évoque la loi d’autonomie des universités pour souligner que nos droits (horaires et temps de travail, décharges, primes etc.) dépendent de décisions universitaires. Il propose une réflexion sur les pouvoirs que cette loi a donnés à l’université. Sur l’invitation de Thierry, il transmettra ses coordonnées au collectif pour participer à ses missions.
II.7 Chloé
Remarque qu’elle ne maîtrise pas encore le principe du RIPEC. Chloé souligne que, si les questions de rémunérations ont leur importance et leur légitimité, d’autres questions se posent, telles que la question du temps : avoir un service hebdomadaire gérable, avoir du temps pour préparer ses cours, pour corriger ses copies. Elle reprend la problématique soulevée par Rida pour remarquer que les conditions de travail dépendent d’universités devenues autonomes. Pierre-Yves remarque qu’il est important que les décharges des enseignants du supérieur soient calculées en pourcentage, en fonction du prorata heures de décharge / service assuré. Nicolas souligne que le collectif est né d’un sentiment global d’injustice qui ne concerne pas uniquement la question financière.
II.8 Pascal
Estime que les collectifs et les syndicats n’ont pas les mêmes objets et observe que les collectifs font bouger les syndicats. Pascal évoque la question du RIPEC : régime discriminatoire, inégalitaire. Puis évoque la création du collectif 384 strasbourgeois, né de l’indignation provoquée par la mise en place du RIPEC. Le collectif a bénéficié d’une écoute de l’équipe présidentielle de l’université et de la représentante du rectorat ; ce collectif a obtenu la création de groupes de travail sur le référentiel d’activités des EC mais aussi sur celui des enseignants du supérieur. Pascal propose une enquête dans les différents établissements sur 1°) l’ouverture du référentiel d’activités des EC aux enseignants du supérieur et sur 2°) les primes d’investissement pédagogique et leur ouverture à tous les enseignants. Thierry met en exergue l’importance de créer ensemble des antennes, des relais dans les différentes régions de France.
II.9 Valérie
Constate que si les conditions de travail des enseignants du supérieur peuvent être très différentes d’un établissement à l’autre, la revendication du RIPEC est, quant à elle, unanime ; ce serait l’élément sur lequel nous serions tous d’accord. Le statut et les conditions de travail pourraient être considérés après avoir eu gain de cause sur le RIPEC. Valérie souligne aussi l’importance de collaborer avec les EC qui sont nos alliés et qui peuvent nous apporter un soutien conséquent. Nicolas remarque que nous sommes proches des EC et que le logo du Collectif 384 a été créé par un EC qui nous soutient.
II.10 Françoise
Remarque que les EC sont acquis à notre cause. Sa proposition : au-delà des revendications relatives au RIPEC, nous pourrions créer un manifeste recensant nos compétences d’enseignants dans le supérieur ; mettre en valeur nos compétences didactiques et pédagogiques est nécessaire et devrait constituer une priorité car elles donnent une plus-value à nos enseignements et a fortiori, à nos enseignements dans le supérieur. Françoise se propose de faire partie des relais du Collectif 384.
II.11 Sonia
Question : les enseignants présents sur Zoom ce soir sont-ils impliqués dans des comités et instances décisionnaires de leurs établissements ? Sonia évoque aussi la coordination possible entre les actions locales, inter-universitaires et nationales. Elle souligne la «profonde humiliation» provoquée par la mise en place du RIPEC qui n’accorde aucune place, dans le supérieur, aux enseignants du supérieur. Le collectif au niveau national devrait insister sur la place indéniable et fondamentale des enseignants du supérieur. Thierry, faisant référence à sa propre expérience, remarque que le soutien des syndicats n’est pas acquis sur la question du RIPEC.
II.12 Amandine
Revient sur la question d’un statut universitaire pour les enseignants du supérieur ; Amandine souligne que c’est une question source de divisions. Elle pose une question en lien avec l’interview du Collectif 384 sur France Inter : les enseignants du supérieur ne bénéficieront-ils pas de l’augmentation des salaires prévue pour les enseignants du second degré ? Pierre-Yves répond qu’il ne s’agira pas d’une revalorisation des salaires mais de primes destinées d’une part aux collègues dont les traitements sont inférieurs à 2000 € et d’autre part, à rémunérer des tâches supplémentaires. Thierry souligne que nous nous retrouvons dans une situation où nous ne bénéficions ni du RIPEC ni des primes prévues dans l’enseignement secondaire. Nicolas rappelle que le collectif a à coeur de défendre le statut des enseignants du supérieur et que toute démarche de sa part a pour but de pourvoir à l’amélioration du statut des enseignants du supérieur.
II.13 Benjamin
Souligne le flou des informations concernant l’augmentation du traitement des enseignants du secondaire, tout en remarquant que les augmentations salariales dans la fonction publique se résument ces dernières années à la création de primes, modulables, flexibles, moins onéreuses pour l’Etat qu’une véritable augmentation des salaires. Benjamin rappelle que cette éventuelle nouvelle prime réservée aux enseignants du secondaire correspondrait à une 3e prime excluant les enseignants du supérieur (après la prime Grenelle pour les jeunes enseignants et la prime d’équipement informatique). Benjamin remarque aussi que l’objet du Collectif dépasse largement la seule obtention du RIPEC, que les échanges montrent l’ampleur du sentiment d’infériorisation qui sourd parmi les enseignants du supérieur, face à des collègues bénéficiaires du RIPEC et jusque-là considérés comme leurs pairs. On assiste ainsi, dans l’espace professionnel, à une hiérarchisation implicite qui affecte nos identités professionnelles. La colère ou l’humiliation générées par le RIPEC traduisent ce phénomène d’infériorisation, aussi se réunir pour dénoncer le caractère discriminatoire et injuste du RIPEC fait-il sens. Benjamin reprend également la question des conditions de travail des enseignants du supérieur qui relève, selon lui, du combat fondamental. Il cite l’exemple de l’enquête menée par le Collectif 384 strasbourgeois auprès des enseignants du supérieur, enquête qui a montré qu’en raison d’une surcharge structurelle de travail, les risques de burnout étaient très importants. Les conditions de travail font donc bien partie des sujets de réflexion que le Collectif devra considérer à long terme. Benjamin tient à souligner le poids des enseignants du supérieur à l’université, poids important dont on n’avait pas forcément conscience jusqu’à présent. En se constituant en collectif, les enseignants du supérieur acquièrent un poids politique, deviennent une force visible. La force du Collectif 384 doit se concevoir à long terme car, en étant présents, visibles, nous éveillerons les consciences des institutions qui nous dirigent, pour les rendre sensibles au fait que nos statuts, notre charge de travail, sont mal pensés par rapport à la réalité du terrain.
II.14 Anne
Evoque la partie 2 du RIPEC qui viendrait en sus du service statutaire. Valérie lui répond que les directives ministérielles concernant les lignes directrices de gestion de la partie 2 du RIPEC ne sont pas encore connues des universités qui ont, jusqu’à présent, géré comme elles l’entendaient l’octroi de cette partie de la prime. Notre interlocuteur au ministère envisage la possibilité d’appliquer dans tous les établissements le C2 de la même façon, aux enseignants-chercheurs et aux enseignants du supérieur, avec une possibilité de décharge de service. Thierry ajoute que les représentants du Collectif 384 ont demandé au conseiller du ministère d’assurer l’égalité de l’attribution de cette prime, à charges de travail et de responsabilités identiques, aux enseignants-chercheurs comme aux enseignants du supérieur. Deuxième sujet abordé par Anne : la décharge de service des enseignants du supérieur qui serait dédoublée dans certaines UFR. Thierry confirme que cette pratique du dédoublement est censée dépendre des règles appliquées, non par les composantes, mais par les universités. Sophie ajoute que le conseiller ministériel, interrogé sur le versement de la prime covid, a lui-même évoqué ce hiatus entre le cadrage national et l’autonomie des universités. Sophie fait également référence aux inquiétudes exprimées et aux questions soulevées dans le fil de discussion de l’apéro-zoom ; elle confirme que ces questions ont d’ores et déjà été abordées, pour la plupart, lors de la première audience au ministère (accès à la hors classe, accès à la classe exceptionnelle, diverses primes, ISOE, heures de chaire supérieure, conditions de travail difficiles…).
II.15 Victor
Question portant sur l’objectif de la 2e audience au ministère, audience prévue le 25 octobre. Nicolas répond que l’on attend les réponses du ministère face à l’injustice dénoncée par le Collectif 384. Puis Victor revient sur la question de notre statut, statut qui ne semble relever ni du MEN ni du MESRI. Nicolas souligne que l’on ne travaille pas dans l’éducation nationale, on travaille dans l’enseignement supérieur ; les enseignants du supérieur doivent être rattachés à l’endroit où ils travaillent donc au MESRI. Cette situation inconfortable des enseignants du supérieur, à la marge des deux ministères, pourra faire l’objet de nouvelles discussions voire d’un sondage auprès des collègues concernés. Pierre-Yves remarque que les statistiques indiquent qu’en 10 ans, 20 personnes ont quitté l’enseignement supérieur pour retourner dans l’enseignement secondaire.
Thierry sollicite les bonnes volontés afin que des relais locaux du Collectif 384 essaiment dans toute la France. Thierry insiste sur le fait que chacun s’impliquera en fonction de ses possibilités.
II.10 Françoise
François reprend la parole pour signifier son engagement au sein du Collectif 384 ; elle propose d’entamer une réflexion sur la reconnaissance du statut, de la valeur des professeurs du supérieur. Elle déplore l’absence de soutien de la part des syndicats du supérieur et suggère la création d’un manifeste requérant, de la part de l’Etat et des institutions, la juste reconnaissance des compétences des enseignants du supérieur et du travail qu’ils fournissent.
II.16 Jérôme
Propose d’assurer le relai Collectif 384 - université de Haute-Alsace.
II.17 Isaac
Evoque les menaces pesant sur la masse budgétaire, les difficultés financières rencontrées par les universités censées verser les primes légales décidées par le ministère. Cette pression financière risque de compromettre nos revendications. Nicolas souligne que l’octroi de la prime doit être décidée par le ministère, non par les universités. Thierry remarque que certaines universités seraient prêtes à verser cette prime aux enseignants du supérieur si elles disposaient du budget nécessaire. Benjamin note que cette situation financière implique un rapport de forces, aussi est-il important que les relais locaux du Collectif 384 se multiplient, afin que nous soyons aussi nombreux que possible. Benjamin revient sur la dimension politique du Collectif 384 qui soulève la question de l’usage de l’argent du domaine public. Thierry indique que le coût généré par l’octroi de la partie C1 du RIPEC aux enseignants du supérieur reste suffisamment modeste (env. 40 millions d’euros) pour entrer dans le budget national.
Nicolas, président de l’association Collectif National 384, clôt la réunion en remerciant tous les collègues y ayant participé. Il rappelle et souligne les obstacles que Pierre-Yves et lui ont rencontrés, après avoir décidé de contacter leurs collègues, afin d’organiser la lutte contre l’injustice du RIPEC. La présence de plus de 300 collègues à ce nouvel Apéro-Zoom proposé par l’association Collectif 384 est un véritable carburant pour avancer, une source de motivation supplémentaire. Nicolas renouvelle sa détermination et la détermination du collectif : «On va y arriver !».
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